Ce matin était grisâtre et morose sur Paris, j’ai donc décidé de traîner ma nonchalance dans les dédales de Beaubourg, surtout que je suis abonné et que ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé.
DYONISIAC : une expo fourre-tout qui, comme son nom l’indique, fait place au plaisir et à la folie douce. C’est une expo collective et variée qui m’a bien plu, amusé et fait sourire. Parfois subversive, souvent folle et délirante, cette exhibition assumée des sens en folie nous assure que les protagonistes ne sucent pas que de la glace ! Surtout que dans un coin, un jukebox diffuse des excellents standards du rock, réputés pour leur apologie des stupéfiants. On appréciera les ours-pissotières de Richard Jackson, le graphisme des géantes « sainte vierge » de Jonathan Meese, le nid géant de Keith Tyson ou les compositions délirantes en pâtes à modeler et peluches du groupe autrichien « Gelatin ». Certaines oeuvres sont un peu dures à saisir voire dégoûtent un peu (l’installation « Shit Plug » et son odeur de caoutchouc, beurk). Les femmes se sentiront peut-être étrangères à cet univers des plaisirs maculins (l’expo ne comprend que des artistes masculins).
GINA PANE : Bon alors là j’ai pas trop accroché à l’univers de cette artiste. Sous couvert d’une sensibilité artistique, je trouve qu’elle fait n’importe quoi. J’ai rien contre la folie mais quand c’est drôle. Sa démarche sur le corps, son corps, la perception de la douleur etc… Je trouve ça très (trop) égocentrique. Certains partiront quand il verront les photos de sa mutilation des lèvres à la lame de rasoir, d’autres quand ils verront ses menstruations séchées exposées… Je suis allé jusqu’au bout de cette bizarrerie pour constater qu’à la fin, l’artiste est tombée dans le carrément mystique avec son évocation des stigmates. Navrant.
COMME LE RÊVE, LE DESSIN : une intéressante expo sur la corrélation entre rêve et dessin. Le thème est l’ébauche, le non fini, l’idée. Dans un panel varié, entre dessins classiques, expériences vidéos, textes, expériences avec un crayon… On sera invité à décortiquer la démarche du dessin, et à situer la zone impalpable entre le rêve, l’idée, et sa mise en forme. Très intéressant.
ROBERT MALLET-STEVENS : une grand retrospective de cet architecte des arts-déco 1925. Vraiment intéressant, on note son parcours des origines dans le style viennois, avec des frises, des motifs, jusqu’à l’apogée des arts-décos 1925, puis à la dérive formelle cubiste. De nombreux dessins, plans, de somptueuses maquettes, ainsi que très réussis diaporamas font revivre les plus grands projets de ce trop méconnu créateur. Egalement décorateur, on appréciera quelques éléments de mobilier, des films dont il a réalisé la déco, des illustrations et photos de décoration… Je dois avouer que ces gigantesques ouvrages, splendeurs de l’art déco puis du cubisme, ont redonné ses lettres de noblesse au béton, et emporte notre adhésion. A voir !
J′ai horreur des expos du genre « Gina Pane »…C′est vraiment malsain…