Sur les conseils du Cornichon Masqué du forum Carambole, j’ai acheté des livres d’Eric-Emmanuel Schmitt. J’ai d’abord lu « l’évangile selon Pilate », une excellente enquête à l’époque christique. Sous forme épistolaire et dans un phrasé populaire, Pilate s’interroge sur la disparition du corps d’un certain Jechoua de Nazareth… Très bon !
Ensuite j’ai lu « La Part de L’autre ». Un vrai choc ! Une vraie lecture ! Schmitt fait un récit en deux lignes temporelles et on alterne de l’une à l’autre. L’une présente la vie d’Hitler, d’une façon personnelle, introspective, psychologique, qui explique pas mal de choses (sans excuser bien sûr !) même si c’est romancé. L’autre ligne temporelle est une uchronie qui extrapole une vie d’un Hitler qui aurait été accepté à l’école des Beaux-Arts… Reconnaissance artistique, réglement de problèmes psychologiques, effacement de la frustration, etc…Avec beaucoup de conséquences.
J’ai créé ma version de la couverture du livre :
Un livre vraiment marquant, troublant, poignant. Un livre risqué mais salvateur. Il nous met chacun de nous en face de notre « part de l’autre ». Hitler était un homme. Il était terriblement humain pour être arrivé à devenir la bête immonde qu’il était. Un Hitler est possible en chacun de nous. Le livre de Schmitt est une claque dans la face, qui nous oblige à voir, à comprendre, pour ne pas oublier.
Ce livre a évidemment fait polémique. Je vous conseille de lire à la fin, le journal de l’auteur, qui décrit les phases d’écriture. Il écrit ses difficultés d’écrire sur ce personnage horrible. Il écrit ses peurs, ses démons, sa fascination. Une lecture dont on ressort différent.
Dans « Les aventures de l′art » de Willem, il a mis en BD une théorie comme quoi un artiste (je ne sais plus lequel) avait piqué la lettre d′acceptation aux Beaux Arts de Hitler…